Simone Biles, petit bout de femme de 1,44 mètre de haut, s’est confirmée comme une figure emblématique de la gymnastique mondiale. L’Afro-américaine est, en effet, la gymnaste la plus primée de l’histoire, avec un total de 41 médailles dont 29 en or aux Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques.
Par Brune
Pourquoi parler de Biles plus que d’une autre ? Parce que son parcours est la combinaison d’une résilience extraordinaire, de travail intense et de performances athlétiques sans précédent.
Née le 14 mars 1997 à Columbus, dans l’Ohio, Biles a vu le jour dans une famille brisée, Shannoon, sa mère biologique vivait sous l’emprise des drogues et de l’alcool. Cette addiction a contraint les services sociaux a lui arracher ses trois enfants et à les placer dans des familles d’accueil. Après trois ans de bataille juridique, Simone, 6 ans et Adria, sa petite sœur, seront adoptées par leurs grands-parents maternels, Ronald et Nellie Biles auprès de qui elles trouveront un soutien infaillible et un amour sans faille..
Des séquelles invisibles et profondes
La carrière de Simone Biles a également été marquée par des épreuves personnelles et des moments de vulnérabilité. Derrière son sourire éclatant, son autorité et son aura impeccables, la jeune femme a dû faire face à des traumatismes profonds. Victime d’abus sexuels de la part de Larry Nassar, ancien médecin de l’équipe nationale américaine de gymnastique, elle a courageusement témoigné contre lui, contribuant à sa condamnation. Mais ce traumatisme a laissé des séquelles invisibles mais bien réelles, qui ont explosé aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, l’empêchant d’aller jusqu’au bout des épreuves imposées. De retour aux Etats-Unis, elle subit en outre les foudres des réseaux sociaux et des commentateurs qui la traitent de lâche. Simone est sur le point de sombrer quand elle décide de se faire aider. De ses conversations avec sa thérapeute, elle comprend que l’agression qu’elle avait subie à l’adolescence par ce médecin lui remonte à la figure. Larry Nassar a été condamné en 2018 à la prison à perpétuité pour agressions sexuelles sur au moins 265 sportives mineures. Il purge sa peine dans un établissement pénitentiaire de haute sécurité en Floride.
La double peine existe
Dans le monde du sport, la double peine existe aussi, peu importe votre statut. Le fait d’être une femme et être noire se paie aussi. L’athlétisme, mais également d’autres disciplines, a fait subir beaucoup de pressions aux jeunes recrues qui devaient être blanches, aux cheveux longs, avec une certaine morphologie. L’arrivée de jeunes athlètes noires, souvent mises en second plan malgré leur talent indéniable a mis du temps à changer les mentalités. Le véritable tournant se situe avec l’arrivée de Simone Biles aux premiers rangs des compétitions
Lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, Biles a été contrainte de se retirer de plusieurs compétitions en évoquant des raisons de santé mentale. Cette décision a suscité un débat mondial sur l’importance de la santé mentale, en particulier chez les athlètes de haut niveau. Simone Biles a ainsi non seulement permis aux perspectives sur la gymnastique d’évoluer, mais aussi sur la manière dont le bien-être des athlètes est perçu.
Ce tanagra aux yeux brillants
Aux Jeux Olympiques de Paris 2024, Simone Biles continue d’éblouir, consolidant son statut de légende vivante de la gymnastique. Quand elle s’élance avec l’aisance d’un fauve pour exécuter des mouvements, extrêmement difficiles et inédits, elle oublie sa peur de chuter. Simone Biles est la seule gymnaste à avoir quatre mouvements qui portent son nom : deux au sol, un au saut et un à la poutre. Cela illustre son innovation et sa maîtrise technique. Leur reconnaissance par la Fédération Internationale de Gymnastique témoigne de l’impact de Simone sur cette discipline, réécrivant les standards de la performance gymnastique. Ce tanagra aux yeux brillants a réinventé la gymnastique moderne et redéfini ce que signifie être une athlète d’élite dans le monde d’aujourd’hui.