Dans un monde professionnel en mutation, la parole se libère enfin sur les discriminations croisées.
Par Brune
La route vers le sommet est déjà parsemée d’obstacles. Quand vous êtes une femme afro descendante, elle peut ressembler à une course d’obstacles sans fini. En France, selon l’Observatoire des discriminations, 42% des femmes racisées déclarent avoir subi des discriminations dans leur parcours professionnel – un chiffre qui monte à 65% dans les postes de direction. Derrière ces statistiques se cachent des visages, des carrières freinées, des talents étouffés.
Prenez Aminata B., directrice marketing dans le secteur du luxe : « On m’a longtemps complimentée sur mon ‘exotisme’ en réunion, sur mes cheveux afro pas évidents et mon accent drôle selon mes collègues, comme si ma présence n’était qu’une touche de couleur dans un tableau monochrome. » Oubliés mon master d’une école prestigieuse et mes compétences acquises dans des boites à New York. » Ces micro-agressions, apparemment anodines, s’accumulent comme autant de gouttes d’eau qui finissent par éroder la confiance en soi.
PROUVER LEURS COMPÉTENCES
Les violences au travail prennent des formes multiples et souvent insidieuses. Le mansplaining se double de « racesplaining », les remarques sur la coiffure deviennent des jugements sur le « professionnalisme », les compétences sont systématiquement remises en question. Une étude récente révèle que 78% des femmes afro en position de leadership ont dû « prouver leurs compétences » au moins deux fois plus que leurs collègues.
Mais le vent tourne. Des réseaux de soutien émergent, comme « Black Women in Leadership » qui compte désormais plus de 5000 membres en France. Des entreprises pionnières mettent en place des programmes de mentorat spécifiques et des formations sur les biais inconscients. Sarah K., cadre dans une start-up de vente en ligne, témoigne : « Nous avons créé des safe spaces où la parole est libre. Les changements sont lents mais réels. »
LE MONDE DU TRAVAIL SE RÉSUME PARFOIS À UN MONDE DE VIOLENCES
De telles statistiques n’existent pas sur le continent où ces actes sont peu ou pas documentés.
Selon les pays, le monde du travail se résume parfois à un monde de violence et où les actes perpétrés sont soumis à l’omerta la plus totale, car les pratiques culturelles ont la vie dure. Une femme qui se plaindrait d’abus est souvent mal considérée car elle attirerait la honte sur son nom.
Cependant, une certaine évolution, encore trop lente se dessine, les jeunes générations refusant de servir de victimes.
La clé ? Ne plus se taire. Documenter les incidents. Construire des alliances. Les études montrent que les entreprises avec une vraie diversité au top management sont 35% plus performantes. Ce n’est pas qu’une question d’éthique, c’est aussi une question d’excellence.
QUELQUES CONSEILS PRATIQUES POUR AGIR
Rejoignez des réseaux professionnels dédiés aux femmes ;
Cultivez activement votre personal branding ;
Mentorez d’autres femmes afro en début de carrière ;
Exigez des processus de recrutement et d’évaluation transparents ;
Privilégiez les entreprises avec une vraie politique de diversité.
En cas d’agressions, consultez des associations de lutte contre les violences pour des conseils et ayez recours à un avocat. Ne laissez pas la terreur s’installer dans votre vie. Le bashing marche bien mais là aussi, rassembler toutes les preuves et faites-vous aider.
LA VIOLENCE AU TRAVAIL N’EST PAS UNE FATALITÉ
Ensemble, nous pouvons créer un environnement professionnel où l’excellence prime sur les préjugés, où chaque talent peut s’épanouir pleinement. Notre présence au sommet n’est pas un quota à remplir – c’est une richesse à cultiver.