Les milles et une vies de Cindy Desclazi Pereira

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Docteur en sciences humaines, philanthrope très attachée à la condition des enfants de son Congo natal, Cindy Desclazi Pereira a également fait de l’éducation, l’agriculture, et de la protection des espèces protégées, éléphants et grands singes notamment, un de ses chevaux de bataille.

Certaines vocations qui prennent naissance dans la petite l’enfance deviennent les années passant le fil conducteur de toute une vie. Et dans le cas de la belle Congolaise, c’est l’obligation faite par ses parents, papa italien de Milan, maman italienne et brazzavilloise originaire de Makoua dans le Nord, de partager ses cadeaux de Noël avec les enfants abandonnés recueillis dans des institutions tenues avec amour et dévotion par des religieuses. Chaque année, immanquablement, avec ses deux frères et sa sœur, elle partageait les fêtes de fin d’année et leurs anniversaires en compagnie de ces orphelins et cette habitude a forgé leur caractère. Ce qui était une obligation est devenu un réflexe aussi vital que manger, boire et respirer. Depuis, elle n’a cessé de venir en aide aux enfants, en assurant l’alimentation, les soins médicaux et l’éducation de ces petites victimes de la pauvreté qui sévit dans ce pays pétrolier aux potentialités exceptionnelles et aux capacités de développement peu ou pas exploitées.

Pour centraliser tous ces engagements et les rationaliser, Cindy Desclazi Pereira a créé avec Serge, son mari, promoteur immobilier réputé de la place, la Fondation Congo Kitoko (la Beauté du Congo). L’institution a commencé par engager des actions caritatives auprès d’orphelinats pour, après analyses et réflexions, s’étendre à d’autres activités dont le dénominateur commun est le bien-être des populations.

« La question des enfants a certainement été à l’origine de la fondation Congo Kitoko, explique la jeune femme dont le rythme de vie effréné refuse d’imprimer les outrages du temps son visage éblouissant. Nous l’avons d’abord créée pour l’enfance et d’autres branches comme l’agriculture et la protection de l’environnement s’y sont greffées naturellement. En réalité, elles sont complémentaires, chemine-t-elle. Nous élevons les enfants pour qu’ils prennent soin d’eux puis de leur environnement qui leur fournira de quoi se nourrir et de vivre sainement. Assurer l’alimentation des enfants, leur donner de l’amour est essentiel mais il faut les mettre sur les rangs de l’école car l’éducation est une arme qui ouvre bien des portes. Mon mari qui a construit l’université américaine de Guinée Équatoriale et l’université de Brazzaville (la seconde en 62 ans d’indépendances), m’a convaincue de l’importance de ce versant éducationnel. C’est donc une chaîne évidente et naturelle. Un enfant auquel on ne donne pas les bases pour construire son futur sera démuni ; adulte, il risque de se lancer dans des activités destructrices et illégales comme le braconnage dans le cadre de nos villages au Congo. Pour sa survie, il détruira des forêts et décimera les animaux, dont des espèces protégées et mettra ainsi son environnement en danger. Je ne peux pas venir en aide efficacement aux personnes fragilisées si je ne m’intéresse pas à aussi à leur cadre de vie. En me focalisant sur les stricts besoins vitaux des petits orphelins, j’avais une impression d’inachevé, de ne pas finir ce cercle essentiel à toute vie sur terre. Chaque action que nous posons doit être déchiffrée pour concevoir et imaginer en amont les solutions pour qu’elle soit porteuse de bien-être et d’espoir. »

Environnementaliste qui a fait ses études depuis le primaire au Congo, puis en Italie, au Nigeria, aux États-Unis et en Espagne, Cindy Desclazi Pereira a décroché un bachelor de Business international, un Master en Éthologie et un doctorat en sciences humaines et comportement animalier. Une expertise qui lui permet d’explorer les différentes approches d’un développement respectueux des hommes et de l’environnement. Chaque engagement porté par le Fondation Congo Kitoko doit trouver des réponses intégrées et génératrices de revenus pour les populations concernées. C’est ainsi qu’est née son histoire avec les primates de son pays natal et qui, au lieu de se suffire d’une admiration béate pour les signes, a débouché sur un militantisme en faveur de la cause animalière et du respect de la biodiversité. Il y a une dizaine d’années, « L’exploratrice » qui aime tant crapahuter entre collines, forêt, lacs et savanes verdoyantes de ce Congo immense et magnifique, s’est retrouvée pour la première fois de son existence face à un gorille.

« Je regardais ses yeux, je détectais son émotion et son énergie, je faisais face non pas à un objet mais à quelque chose de vivant. J’ai pensé qu’il nous ressemblait vraiment à nous les humains. N’oublions pas que le gorille et le chimpanzé sont les singes génétiquement les plus proches de l’homme avec plus de 98 % du patrimoine génétique commun aux deux espèces. J’étais effondrée lorsque j’ai appris que la population de nos gorilles était en voie de disparition et qu’en une décennie, plus de 60 % des grands singes avaient disparu au Congo. Pour diverses raisons : le braconnage certes mais aussi des causes naturelles comme l’épidémie d’Ebola qui en a décimé énormément ces dernières années. Toutes les maladies qui affectent les humains les touchent aussi. La Covid-19 a conduit le gouvernement à fermer les sites d’observation des primates pour éviter une contamination qui pourrait leur être fatale. En réduisant leur espace vital et leur source d’approvisionnement en nourriture, la déforestation est une autre calamité. À ce jour, ont été recensés environ 9 000 grands singes dont 5 000 gorilles et 4 000 chimpanzés. Aujourd’hui, ils sont en danger, à cause de la chasse à la viande de brousse, de la perte de leur habitat, du commerce d’animaux et des maladies infectieuses. »

En une décennie, plus de 60 % des grands singes ont disparu au Congo.

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