DIDI-STONE OLOMIDE, être la voix de celles que l’on n’entend pas

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Mannequin, femme d’influence, fille de, et depuis peu ambassadrice de l’UNICEF en République Démocratique du Congo, Didi-Stone Olomidé mène sa carrière sans compromis. Désormais elle livre bataille contre les violences faites aux filles dans son pays.

Par MARIE JEANNE SERBIN THOMAS

La présenter serait lui faire outrage. Avec des millions de followers sur les réseaux sociaux, elle est considérée comme l’une des Africaines les plus bancables de la toile. Habituée des podiums, des paparazzis et d’une vie quatre étoiles comme on en voit seulement sur les réseaux sociaux, Didi-Stone Olomidé apparaît aujourd’hui dans un autre registre et pour une autre cause. Cette fois, il ne s’agit ni de mode, même si elle lance prochainement sa collection couture, ni d’apparence ou de comédie, mais véritablement d’un domaine qui demande du cœur et du courage. Ambassadrice de l’UNICEF dans son pays, la République Démocratique du Congo, depuis plusieurs années, Didi-Stone Olomidé a participé au premier Forum International des Jeunes pour la Paix, avec le soutien notamment de l’Union Européenne, de l’UNESCO et de la ville de Paris. Un rôle dans lequel on la voit rarement et qui mérite de plus amples explications.

Didi-Stone, vous avez été choisie pour sensibiliser la jeunesse aux problèmes de violence. Une problématique que vous connaissez puisque depuis plusieurs décennies, votre pays, la RDC, est particulièrement concerné, avec des millions de déplacés et un nombre important de morts. Les femmes et les jeunes en sont souvent les premières victimes. Comment vivez-vous cela personnellement ?

Didi-Stone Olomidé :

Ça me touche très profondément et c’est la raison pour laquelle je me suis naturellement engagée auprès de l’UNICEF. J’ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, d’être proche de ces femmes-là et de ces jeunes filles-là, victimes d’horribles exactions, et notamment de les côtoyer fin 2022, lors d’un forum initié à ce propos. J’ai pu alors m’exprimer sur le sujet et mener plusieurs campagnes de sensibilisation. Je suis allée à leur rencontre, dans les zones de conflit ou dans les familles d’accueil, afin d’échanger avec elles et de comprendre tous les problèmes qu’elles vivent. Comprendre leur état d’esprit, leur détresse et leur résilience aussi. En tant que femme, il m’est impossible de ne pas être sensible à ces drames. Ainsi que je l’ai expliqué lors du panel, j’ai dans ma famille des proches qui ont subi des formes de violences. Ma propre grand-mère, par exemple, qui a enfanté à l’âge de 14 ou 15 ans, a été aussi victime d’un mariage forcé. Donc, ça me semble juste naturel de rejoindre cette cause et d’être la voix de ces jeunes filles qui ne demandent qu’à être entendues et ne le sont pas, malheureusement.

Étant ambassadrice de l’UNICEF auprès de la RDC, vous avez certainement un rapport privilégié avec les politiques. Sentez-vous qu’il y a une volonté de changer ces situations ?

Tout doucement. Je pense que la sensibilisation prend déjà. Aujourd’hui, la jeune génération est plus aguerrie, beaucoup plus sensible à l’actualité par rapport à l’ancienne génération. C’est pour cela que j’ai parlé aussi de déconstruire toutes les idées, de changer l’éducation qu’il y avait auparavant et qui maintenait les filles dans une position subalterne. On parle souvent d’éducation des filles, mais d’après mon expérience, cela ne suffit pas, car c’est toute une idéologie et toute une culture qu’il faut changer. Éduquer les hommes à avoir plus de considération et d’équité pour les femmes. Je sens donc que les choses bougent doucement, mais sûrement. Bien évidemment, j’aimerais que cela puisse évoluer beaucoup plus rapidement, étant donné que cette situation perdure depuis si longtemps. Selon moi, c’est vraiment une question d’urgence.

Votre image est celle d’une femme libre, privilégiée, heureuse, bien dans sa peau. Quel type de message allez-vous transmettre à ces femmes qui, dépourvues de l’essentiel, se battent au quotidien pour leur survie ? Pensez-vous que votre message va les toucher ?

Une fois, je me trouvais à Kinshasa et je suis partie rencontrer des jeunes filles dans un centre d’accueil de l’UNICEF. Elles étaient toutes timides au début et même réticentes à l’idée de me parler. C’est normal qu’elles ne puissent pas, de prime abord, se sentir concernées par mes propos, car effectivement, oui, j’ai plus de chance qu’elles. Je vis où je veux, en Europe notamment ; mon père, Koffi Olomidé, est une personnalité très connue et admirée. J’ai une certaine audience. Bien entendu, cela crée des barrières. Mais j’ai tout fait pour mettre ces jeunes filles à l’aise et leur faire comprendre que je n’ai aucune envie qu’elles me voient en tant que star ou mannequin. Je souhaitais qu’elles me considèrent comme une sœur tout simplement, d’autant plus que l’écart d’âge entre elles et moi n’est même pas important. Ces filles auraient pu être mes petites sœurs, des amies à moi, des parentes ou que sais-je. J’ai essayé de faire fondre la glace et de briser les barrières. Je ne pourrais jamais réellement me mettre à leur place, mais, en tout cas, j’essaie de les comprendre un maximum pour qu’elles puissent enfin se sentir représentées.

Retrouvez la suite de l’interview dans Brune Magazine.

Une des Africaines les plus bancables de la toile

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