L’ART DU BOGOLAN

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La beauté et l’originalité du bogolan attirent l’intérêt de nombreux créateurs de mode et designers internationaux.

Par Shrine Peruz

Le couturier Chrys Seydou a été, dans les années quatre-vingt, le premier à employer cette toile chargée de symboles dans un vestiaire moderne. Dans la rue du Four, au cœur de Saint-Germain-des-Prés, le brillant créateur malien exposait des chemises et des manteaux de toute beauté, les mariant à de la guipure, du lin ou de la soie, selon son humeur créative et son immense talent. Décédé en 1994, Chrys Seydou a laissé en héritage ce twist sophistiqué qui infuse désormais les palettes des acteurs de la mode. Depuis, ce matériau a quitté son Mali originel pour s’installer dans les collections de stylistes d’Afrique et d’ailleurs. Chaque année, il réapparaît de manière récurrente dans les fashion shows, des plus populaires aux plus élitistes.

Le bogolan est un tissu traditionnel du Mali teint à la main, réputé pour ses motifs uniques qui racontent une histoire riche et symbolique. Les impressions sont réalisées à partir de teintures naturelles provenant de plantes et d’argiles, conférant à la cotonnade des nuances allant du brun au noir, en passant par le blanc.

LE BOGOLAN, UN VRAI ALPHABET

Chaque motif du bogolan agit comme un alphabet, porteur d’une signification connue uniquement par quelques érudits. Ces symboles servent à transmettre des récits, à partager des messages culturels ou à représenter des éléments de la vie quotidienne. Traditionnellement, le bogolan était porté lors de cérémonies importantes, symbolisant le statut social, la spiritualité et l’identité culturelle.

VALENTINO ET LOUBOUTIN

La beauté et l’originalité du bogolan ont attiré l’intérêt de nombreux créateurs de mode et designers internationaux. Des maisons de couture comme Valentino et Christian Louboutin en Europe ont été séduites par ses motifs abstraits, intégrant le tissu dans leurs collections. Le design particulier et reconnaissable du bogolan a également charmé les décorateurs, qui l’ont utilisé dans leurs collections de coussins, rideaux et tapis. Ainsi, le bogolan s’est vu offrir une audience internationale, trop souvent sans être nommé, d’ailleurs. Aujourd’hui, cette toile continue de fasciner les designers de la nouvelle génération et les artistes modernes, fusionnant les traditions anciennes avec des références internationales.

MICRO-ROBE D’IMANE AYISSI

Cette année, le bogolan a fait le show dans les collections. Vu dans une micro-robe dans la collection automne-hiver d’Imane Ayissi, il a habillé une robe portefeuille asymétrique de Chocolate lors du défilé d’Africa Fashion Up au musée du Quai Branly. La Malienne Marie Kaba se l’approprie dans ses collections de prêt-à-porter. L’Ivoirien Ibrahim Fernandez l’a dompté en un superbe bustier gainant une robe sexy en diable.

IMANE AYISSI

IBRAHIM FERNANDEZ

CHOCOLATE

MARIE KABA

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