Aïta Magassa L’immobilier autrement

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À la tête de Nawali, agence immobilière qu’elle a créée en 2018, Aïta Magassa offre à la diaspora africaine de France des solutions sécurisées pour réaliser le projet immobilier de ses rêves.

D’une expérience triste peut naître une idée lumineuse qui deviendra ensuite une entreprise florissante. En essayant d’acquérir un terrain pour y construire une maison en Mauritanie, son pays d’origine, Aïta Magassa en a vu des vertes et des pas mûres. La trentenaire franco-mauritanienne, fine et élégante, déterminée et pleine de charisme, ne pensait absolument pas rencontrer une montagne de difficultés: absence d’acte de propriété du vendeur avec soupçon d’arnaque à la clé, présence de plusieurs propriétaires non identifiables, dimensions extensibles et défaut d’immatriculation du terrain!

Aïta Magassa s’est alors souvenue de conversations qu’elle avait eues avec sa mère à propos de personnes, souvent natives d’Afrique subsaharienne et vivant en France, qui rêvaient de posséder un petit patrimoine chez elles, ne fût-ce qu’une simple maison. Pour cela, elles se regroupaient en tontine, afin de disposer de l’épargne nécessaire à consacrer à cet achat. D’où son idée de proposer des services clé en main.

C’est ainsi que la jeune maman de quatre garçons fonde Nawali (terme soninké qui signifie merci ou bienvenue). Au départ, Aïta Magassa ouvre une agence immobilière qui étend son champ d’activité dans des pays comme le Sénégal, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. « À l’ouverture de Nawali, il y a quatre ans, j’ai effectué un sondage de proximité qui a révélé que 90 % des Africains interrogés avaient envie d’investir dans l’immobilier en Afrique. Et tous étaient effrayés par les expériences négatives provenant de proches refroidis après avoir tenté l’expérience en solo, se souvient-elle, entre rire et effroi. Nawali propose de faire cette acquisition en toute sécurité, car nous avons installé des structures qui nous rendent réactifs dans toutes les étapes de la sélection du terrain, à son acquisition et à la signature devant un notaire. Puis j’ai noté que le financement restait la problématique number one, car vivants en Europe, les futurs acquéreurs n’obtiennent pas des prêts pour construire en Afrique. Les banques sur le Continent imposent des taux d’intérêt très élevés. En outre, beaucoup d’acheteurs musulmans rechignent à utiliser les financements avec intérêt, car c’est contraire à leur religion », ajoute-t-elle.

Après une étude de marché tenant en compte de ces spécificités, Aïta Magassa a élargi Nawali afin de satisfaire la demande : l’offre sécurisée de terrain, le contrôle des documents administratifs par des équipes aguerries; la mise en place de la Tontine Immobilière de Nawali, un financement participatif, qui regroupe des acquérants apportant un capital de départ modeste et s’engageant à verser des mensualités durant vingt mois. Cette tontine est exclusivement destinée à l’achat de terrain.

Enfin, la dynamique entrepreneure a monté la Tontine Construction de Nawali pour des maisons de type F3 à F5 en BTC (brique terre cuite), plus écologique et respectueuse de l’environnement et mieux adaptée aux climats africains. « Les maisons écologiques en BTC sont pleines d’avenir et beaucoup de personnes ont délaissé le béton à son profit », rapporte Aïta Magassa, ardente défenseuse de cette technique.

Particulièrement fière de diriger la première agence immobilière africaine en France, Aïta Magassa a pu, enfin, acheter son terrain en Mauritanie. Elle est particulièrement enchantée d’observer l’engouement des femmes, majoritaires dans la tontine Nawali et ravie de cette solution d’un autre âge qui s’est parfaitement adaptée à la modernité.

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